Aromathérapie
L'aromathérapie est l'utilisation médicale des extraits aromatiques de plantes. Cela la différencie de la phytothérapie qui fait usage de la totalité des éléments d'une plante.
Définitions :
- (nf) : méthode thérapeutique (reconnue par certains comme une science) qui utilise les essences végétales ou les huiles principales... (source : territoire)
L'aromathérapie (étym : lat «aroma», grec «arôma» = arôme; grec «therapeia» = soin, cure) est l'utilisation médicale des extraits aromatiques de plantes (essences et huile_essentielle.phpe.phpentielle.php" title="Huiles essentielles" class="mw-redirect">huiles principales). Cela la différencie de la phytothérapie qui fait usage de la totalité des éléments d'une plante.
Le terme est utilisé pour la première fois par le chimiste
Dans une approche respectant les traditions, branche de la phytothérapie, elle ressemble à la naturopathie. Elle est alors classée parmi les médecines non-conventionnelles.
Dans une approche scientifique, elle résulte de la
Histoire
Dans l'histoire de la médecine, au moins jusqu'au XVIe siècle, l'histoire de l'aromathérapie se confond en grande partie avec celle de la phytothérapie. Les plantes, dans leur ensemble, formaient la base de la pharmacopée des civilisations antiques.
Si on retrouve les traces de méthodes de
Au Xe siècle, on attribue au médecin alchimiste arabe Jabir Ibn Hayyan l'invention de l'alambic. Les procédés d'extractions se perfectionneront ensuite, les pharmacopées les utilisant en particulier après le XVIe siècle. C'est à partir du XIXe siècle, qu'on commencera à isoler et classifier les principes actifs des molécules odoriférantes ce qui permettra leur utilisation spécifique.
XXe siècle, L'école française. En 1910, le chimiste
Il est à l'origine du néologisme "aromathérapie", depuis devenu mot courant.
Dans les années 1960, le Docteur Jean Valnet reprit les travaux de Gattefossé et publia des ouvrages de référence.
Ils sont reconnus comme les pères de l'aromathérapie moderne[Qui ?]. Par la suite, Pierre Franchomme, avec la notion de chémotype contribue à le perfectionnement de la qualité des extraits utilisés.
À la fin du XXe siècle, tout comme la totalité de la
Généralités
L'aromathérapie est quasiment toujours associée à la phytothérapie, dans l'arsenal thérapeutique, le terme phyto-aromathérapie est d'ailleurs employé par les spécialistes[2].
Le terme d'aromathérapie recouvre des pratiques médicales particulièrement variées utilisant les huiles principales par exemple sous forme d'onction (dissolution dans une huile), de crème ou de lotion (émulsion huile dans l'eau) pour l'usage externe. La dispersion dans du miel ou dans de l'huile alimentaire ou simplement sur un sucre est habituelle pour l'administration par la voie orale. La mise en gélules peut être aussi réalisée. Les aérosols obtenus par nébulisation des huiles principales sont plus rarement utilisés mais la dispersion dans l'atmosphère d'une pièce obtenue grâce à l'utilisation de diffuseurs spéciaux sont particulièrement populaires. La voie rectale utilisant des suppositoire est particulièrement utile pour certaines applications thérapeutiques mais est réservée au corps médical.
Les huiles principales sont des substances particulièrement chères car particulièrement recherchées. Elles sont par conséquent fréquemment frelatées par adjonction d'huiles de mauvaise qualité ou par l'adjonction de produits de synthèse bien moins chers. L'huile principale d'eucalyptus contient plusieurs dizaines de substances. Alors on vend de l'eucalyptol de synthèse (1, 8 cinéol) qui coûte 10 fois moins cher pour de l'huile principale d'eucalyptus. Les huiles principales se dégradent vite si elles sont mal conservées (lumière, oxygène de l'air, température). Se procurer des huiles principales et s'assurer de leur qualité est un de métier complexe qui demande énormément d'expérience. En France, comme dans la majorité des pays européens ni la vente des huiles principales, ni la pratique de l'aromathérapie ne sont réglementées. Il est par conséquent particulièrement important avant tout de se procurer des huiles principales de qualité garantie et de s'adresser à des personnes qualifiées en aromathérapie.
Les usages les plus usuels des huiles principales sont :
- l'automédication de confort, le calme et la relaxation (bains, massages, cosmétique) et la préparation à l'endormissement;
- une des composantes des médecines respectant les traditions et de la naturopathie, (Ayurveda, etc. )
- une utilisation aromatique en psychologie
en médecine
- la désinfection et la cicatrisation des plaies ou le traitement de traumatismes (brûlures, ... ) ;
- la complémententation à un traitement médical chronique ;
- la dermatologie et la cosmétique dermatologique
- mais également le choix thérapeutique fait par un thérapeute qualifié aromathérapeute médecin, pharmacien, ou naturopathe (école française, Valnet, Franchomme, Baudoux)
En aromathérapie on exclut toujours des traitements à base d'huiles principales pour les particulièrement jeunes enfants (immaturité enzymatique du nourrisson), pour les femmes enceintes (en particulier au cours des 3 premiers mois quand les tissus sont en formation), pour les personnes allergiques (asthmatiques, ... ), pour les animaux comme les chiens et les chats (absence de certains dispositifs enzymatiques de métabolisation) et toujours sans l'avis d'un professionnel averti.
Certaines huiles principales sont particulièrement bien tolérées pures sur la peau, mais elles sont l'exception. Certaines huiles principales sont carrément dermocaustiques, c'est-à-dire qu'elles irritent ou altèrent la peau. La majorité des huiles principales nécessitent d'être diluées au 1/5 (concentration max) le plus fréquemment au 1/10 ou alors au 1/20 ou au 1/100 (concentration min) autrement dit de 20%, 10%, 5% ou 1% V/V ou W/W dans une huile végétale (amande douce, d'avocat, d'argan, de macadamia etc. ) Certaines huiles principales se potentialisent mutuellement et sont par conséquent plus efficaces en association. Les formules associant des huiles principales dans certaines indications telles que reprises dans la littérature spécialisée ont par conséquent un sens.
Si les activités antibactériennes et anti-infectieuses des huile_essentielle.phpe.phpentielle.php" title="Huiles essentielles" class="mw-redirect">huiles principales sont actuellement scientifiquement démontrées, d'autres activités pharmacologiques font toujours l'objet de recherches.
Indications thérapeutiques
Les propriétés des huiles principales sont multiples [3] :
- anti-infectieuses : antibactériennes (due au carvacrol, au thymol, à l'eugénol, à l'aldéhyde cinnamique, aux monoterpénols, etc. ), antimycotiques (due aux alcools ainsi qu'aux lactones sesquiterpéniques), antivirales (due aux monoterpénols, monoterpénals, etc. ), antiparasitaires (due aux phénols, à l'ascaridole, etc. ), insectifuges et insecticides (citronnelle de Ceylan, camphre du camphrier du Japon, etc. )
- anti-inflammatoires (due aux aldéhydes, au chamazulène, etc. )
- anticatarrhales : expectorante (due au 1, 8-cinéol), mucolytique (due aux molécules cétoniques ainsi qu'aux lactones)
- anti-histaminique
- antispasmodiques (due aux éthers ainsi qu'aux esters)
- antalgique, analgésique et anesthésique
- calmante, hypnotique et anxiolytique
- propriétés endocrinorégulatrices : œstrogène-like, cortisone-like, etc.
- propriétés vasculotropes et hémotropes : hyperémiante, phlébotonique, lymphotonique, anticoagulante (due aux coumarines) et fibrinolytique, antihématome (HE d'hélichryse italienne), hémostatique, hypotensive
- propriétés digestives : eupeptique, carminative, cholagogue et cholérétique (due à la menthone, la carvone et la verbénone)
- antitoxique
- antivenimeuse
- antirhumatismale
- stimulante ou apaisante
- aphrodisiaque
- etc.
La composition chimique des huile_essentielle.phpe.phpentielle.php" title="Huiles essentielles" class="mw-redirect">huiles principales fluctue selon le pays de récolte, de l'altitude, de l'ensoleillement, des conditions de récoltes, de la qualité de la distillation, du stockage (chémotype). Ce qui peut modifier leurs propriétés.
Effets secondaires des huiles principales
Les
Voici [4] :
- propriétés vésicantes et nécrosantes
- propriétés allergisantes ou hypersensibilisantes
- propriétés photosensibilisantes (par exemple due aux furocoumarines). Celle-ci sont présente dans l'ensemble des essences issues du zeste des citrus : citron, mandarine, bergamote... Cependant, dû au poids moléculaire des furocoumarines responsables des effets phototoxiques et photosensibilisantes, les essences
distillées n'en contiennent pas et ne comportent pas ce risque. En effet, quoique la majorité de ces essences sont extraites par expression à froid, et contiennent des furocoumarines (bergaptène, etc. ), il est envisageable d'obtenir ces mêmes essences distillées, et par conséquent sans danger pour la peau. - propriétés neurotoxiques (par exemple due aux cétones)
- propriétés néphrotoxiques (par exemple due aux terpènes majoritaires dans l'essence de térébenthine, rameaux de genévrier, etc. )
- propriétés hépatotoxiques (par exemple due aux phénols pris pendant des laps de temps trop importants ou à doses massives)
- etc.
Les accidents plus ou moins graves qui se multiplient ces dernières années avec la vulgarisation grandissante des huiles principales posent le problème de la formation du public qui dispose de ces substances en vente libre et directe. Si certaines huiles comme la
Les huiles principales suivantes sont toxiques, le non-spécialiste ne devrait pas les utiliser[5].
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Les huile_essentielle.phpe.phpentielle.php" title="Huiles essentielles" class="mw-redirect">huiles principales traversent le placenta ou sont transmises par le lait maternel.
Méthodes d'administration des huiles principales
Bénéficiant d'une haute diffusibilité (composés volatils et lipophiles), les huiles principales peuvent s'utiliser de cinq manières différentes, selon leur nature, de leur dosage et de l'effet recherché.
- La diffusion atmosphérique : C'est l'utilisation la plus facile. Mais utiliser seulement un diffuseur spécial qui permet une micro diffusion, pas de brûle-parfum qui altère les huiles principales par chauffage. Il ne faut pas laisser le diffuseur atmosphérique actif en permanence. Dix minutes par heure, c'est particulièrement suffisant. Mais il faut savoir que la diffusion peut être contre-indiquée pour les personnes souffrant d'allergies respiratoires (asthme).
- L'inhalation : il suffit d'ajouter quelques gouttes d'HE à un bol d'eau chaude (non bouillante) et de respirer les vapeurs, une serviette sur la tête. Une inhalation sèche est aussi envisageable en déposant quelques gouttes sur un mouchoir propre qu'on respirera profondément.
- La voie transcutanée (massages ou bains) : Peu d'huiles peuvent être appliquées pures sur la peau. Certaines huiles principales étant spécifiquement agressives car particulièrement riches en phénols, il est indispensable de les diluer dans une huile végétale. Pour le bain, les HE, n'étant pas hydrosolubles, elles doivent être utilisées avec un dispersant spécifique (pas de lait, œuf, alcool... ).
- La voie orale : si ce mode d'utilisation peut être le plus efficace, il est par contre potentiellement dangereux car nombre d'huiles principales sont toxiques, surtout celles riches en cétones et en lactones. D'autres, riches en phénols sont hépatotoxiques et doivent être prises avec des HE hépatoprotectrices et sur du court terme. C'est la voie la plus indiquée pour un "drainage hépatique".
- La voie rectale : (suppositoires) c'est la voie plutôt pour les enfants et les nourrissons ou alors les personnes fragiles des muqueuses digestives. Elle a un autre avantage sur la voie digestive, la résorption par les veines anales permettent un by-pass du foie. Elle permet par conséquent d'avoir un taux plasmatique intéressant tandis que la voie digestive écrête les huiles principales par effet de premier passage hépatique. Cependant, les personnes souffrant d'hémorroïdes ou de diverticules enflammés peuvent avoir des difficultés avec l'administration rectale des huiles principales.
Recherches médicales sur l'utilisation des huiles principales
À ce jour, plusieurs études médicales sur les huiles principales ont été publiées, avec des résultats particulièrement variables, et ce dans plusieurs domaines d'application : propriétés antiseptiques, antinauséeuses, amélioration du confort du patient, etc. [6].
Aromathérapie moléculaire
Si on s'éloigne quelque peu de la conception classique du terme aromathérapie, les extraits aromatiques de plantes sont particulièrement étudiés en
Controverses
Si l'utilisation anti-bactérienne des huiles principales s'est vu consacrée, les controverses portent en particulier sur leurs indications thérapeutiques, leur efficacité et sur les méthodes d'administration.
Utilisée dans une approche holistique, l'aromathérapie en partage les controverses. [8], [9]
Comparé à d'autres médecines naturelles, le fait que ses constituants de base puissent provoquer des troubles graves, pose le problème de la formation des prescripteurs.
- ↑ On date le plus souvent la création de ce néologisme à la parution de l'ouvrage Aromathérapie - Les Huiles principales - hormones végétales, en 1937. En réalité, la trouvaille est un peu antérieure. Une étude dans le fonds d'archives Gattefossé a permis de préciser cette question. En effet, dans le premier manuscrit préparatoire, daté février 1935, le terme n'apparaît pas encore. Sa première occurrence «publique» date du numéro de décembre 1935 de la «Parfumerie Moderne». «Aromathérapie» appelle alors une rubrique dans laquelle R. -M. G. publie, tout au long de l'année 1936, des extraits remaniés de ce manuscrit toujours inédit. «Aromathérapie» donne ensuite logiquement son nom à l'ouvrage de synthèse paru l'année suivante.
- ↑ Valnet 1964
- ↑ voir Belaiche; Lys-Balchin; R. Jollois et al
- ↑ R. Jollois, Pierre Franchomme, Daniel Pénoël, L'Aromathérapie précisément, éd. Jollois, 2001, p. 103-105
- ↑ Nerys Purchon, La Bible de l'Aromathérapie, éd. Marabout, 2001, (ISBN 2501035380) p. 121
- ↑ Une requête sur Pubmed en donne plus de 450
- ↑ Cat. Inist
- ↑ Norbert Bensaïd, Le Sommeil de la raison, Éd. Seuil, 1988 (ISBN 2020100894)
- ↑ Jean-Marie Abgrall, Les Charlatans de la santé, éd. Documents Payot, Paris, 1998 (ISBN 2228891940)
Bibliographie
Les ouvrages ci dessous peuvent être lus pour approfondir le sujet. Par ordre alphabétique d'auteurs :
- P. Belaiche, Traité de phytothérapie et d'aromathérapie, éd. Maloine, 1979 (3 tomes) (nombreuses références bibliographiques) (ISBN 2-224-00520-2)
- Pierre Franchomme, L'Aromathérapie : Thérapeutique de pointe en médecine naturelle
- René-Maurice Gattefossé, Aromathérapie, Paris, 1937
- René-Maurice Gattefossé, Nouveaux parfums synthétiques, éd. Desforges, Girardot et Cie, 1927
- Roger Jollois et sous la direction scientifique de Pierre Franchomme et la direction médicale de Daniel Pénoël, L'Aromathérapie précisément, éd. Roger Jollois, 1990, réédit. revue et perfectionnée 2001 (ISBN 2-87819-001-7)
- Dr Jean Valnet, L'Aromathérapie, éd. Livre de Poche, 1984
- Dr Jean Valnet, C. Duraffourd, J. C. Lapraz, Une médecine nouvelle - Phytothérapie et aromathérapie, éd. Presses de la Renaissance, 1978 (ISBN 2-85616-121-9)
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